7ème congrès national de l’association marocaine des orthopédistes du secteur public

7ème congrès national de l’association marocaine des orthopédistes du secteur public

7ème congrès national de l’association marocaine des orthopédistes du secteur public (Marrakech, 23 et 24 novembre 2007)

Les traumato-orthopédistes des hôpitaux publics relevant du ministère de la Santé à l’heure de la pose de la prothèse du genou assistée par ordinateur; La ville ocre réunit ce week end tous les chirurgiens traumato-orthopédistes travaillant dans les hôpitaux publics du Royaume. L’événement, c’est la tenue du 7ème congrès national de l’association marocaine des orthopédistes du secteur public. L’enjeu est de taille, la maîtrise des différentes techniques de pose d’une prothèse totale de genou, dont celle assistée par ordinateur, dite la technique de navigation. Le défi que veulent relever les orthopédistes publics et au même temps le message qu’ils veulent véhiculer, c’est qu’ils ne sont pas à la traîne, bien que souvent ils ne disposent pas des mêmes moyens, par rapport à leurs collègues du secteur libéral.

Autre principal message de cette rencontre de formation médicale continue, rarissime dans le secteur public, est de dire que les compétences humaines existent, mais qu’ils doivent être accompagnées par une véritable stratégie de mise à niveau des hôpitaux publics, notamment par la mise en place « d’un pôle d’excellence en traumato-orthopédie par province », rassemblant toutes les compétences humaines et tous les moyens techniques de pointe. Il est évident que ce système, une fois testé et rodé, doit assurer des consultations et des gardes les plus proches de la population.

En tous les cas, ce qu’on peut affirmer, qu’aujourd’hui au Maroc, les opérations chirurgicales sur le genou et également sur la hanche ou l’épaule, peuvent bénéficier, dans le secteur public, des avantages d’une chirurgie assistée par ordinateur.
Cette montée en puissance en quête de qualité dans les services santé offerts dans le secteur public, n’est pas faites au hasard. Un bref historique s’impose. Mardi 17 avril 2007, le bloc opératoire du service de traumatologie orthopédie, dirigé par Pr. Moradh YACOUBI de l’hôpital Ibn Sina, était au rendez-vous avec une innovation technologique, la chirurgie traumato-orthopédique assistée par ordinateur, appliquée à la pose de la prothèse totale du genou.

Le mercredi 9 mai, c’était le tour du service de traumato-orthopédie, dirigé par Pr. Fawzi BOUTAYEB du CHU Hassan II de Fez de réaliser sa première prothèse du genou assistée par ordinateur. La vague de la mise à niveau technologique a touché le CHU Ibn Rochd de Casablanca, le CHU Mohammed VI de Marrakech, ainsi que plusieurs cliniques privées. Cette déferlante technique et ces cycles de formation, ont pu avoir lieu et se pérenniser, grâce au soutien logistique et technique d’une société de matériel médical basée à Casablanca.
Autres moyens de revalorisation du secteur médical public, notamment dans le domaine de la traumato-orthopédie, est l’actualisation de la nomenclature du matériel et des actes, qui, d’après les spécialistes est caduque. Et il ne faut plus se baser sur cette méthode archaïque du moins disant mais plutôt sur le meilleur rapport qualité prix.

L’informatique au service de la chirurgie des articulations au Maroc

Pour le Pr. YACOUBI Morad, chef du service de traumatologie orthopédie de l’hôpital Ibn Sina, la chirurgie par navigation ou chirurgie assistée par ordinateur est une véritable révolution dans la biotechnologie médico-chirurgicale. De mesures statiques et mécaniques fixes, grâce à cette technique, le chirurgien traumato-orthopédique a dorénavant un assistant chirurgical qu’est l’ordinateur. Cet outil informatique, va indiquer des mesures très précises pour la pose de la prothèse. Ce principe de navigation est bas sur une modélisation en trois dimensions de l’articulation sur un écran d’ordinateur.

Lors de l’intervention pour la pose de la prothèse du genou, le chirurgien procède à la fixation de repères osseux, qui seront enregistrés par une caméra reliée à un ordinateur. Grâce à ces repères et à leurs déplacements dans l’espace, l’ordinateur va calculer la position relative des différents éléments osseux, comme les condyles fémoraux, les plateaux tibiaux, les centres de la hanche et de la cheville.

Et grâce à des calculs mathématiques, l’ordinateur propose un modèle tridimensionnel de l’articulation du genou et des axes du membre inférieur.
Guidé par ce modèle, le chirurgien va alors pouvoir réaliser les coupes osseuses nécessaires et positionner les implants (prothèse) articulaires, avec une précision de l’ordre du 10ème de degrés. Ainsi, la chirurgie traumato-orthopédique assistée par ordinateur présente plusieurs avantages, explique Pr. Fawzi BOUTAYEB, chef du service de traumatologie orthopédie du CHU Hassan II de Fès : l’incision opératoire est réduite au minimum, un positionnement parfait de la prothèse assurant une bonne stabilité du genou et surtout une récupération plus facile lors de la rééducation. Par ailleurs, l’usure est très réduite, assurant ainsi une longévité plus grande des prothèses. Tous ces facteurs font que la chirurgie assistée par ordinateur est devenue une réalité quotidienne pour le chirurgien orthopédiste.

Pour sa part, Dr Samir KARRAKCHOU, président de l’association marocaine des orthopédistes du secteur public (AMOSEP), lance un appel pour l’instauration et le développement d’une véritable coordination entre les services formateurs des CHU, les sociétés savantes spécialisées, notamment la SMACOT et l’AMOSEP, le ministère de la santé et les organismes gestionnaires (ANAM, CNOPS et CNSS), pour la mise en place d’un programme de formation continue des traumato-orthopédistes du secteur public (voir liste). Un seul objectif, offrir des soins de qualité selon les standards internationaux.

Dr Anwar CHERKAOUI